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Ô Blaise ! À quoi tu penses ?
Essai sur les Pensées de Pascal



Avant-propos

…… Je ne me considère pas comme un véritable spécialiste de Pascal, car je n'ai pas lu tous ses écrits, notamment ses écrits scientifiques, et je ne connais qu'une assez faible partie des très nombreux travaux qui lui ont été consacrés. Mais il n'est pas toujours nécessaire d'être un véritable spécialiste pour avoir quelque chose à dire sur un auteur, et inversement on peut n'avoir, en réalité, rien à dire sur un auteur dont est pourtant censé être un spécialiste. Quoi qu'il en soit, j'ai souvent fait cours sur les Pensées, et, fidèle à la seule méthode que j'aie jamais eue et qui consistait à ne jamais apporter aucun livre ni la moindre note, j'ai appris par cœur tous les textes que j'ai étudiés et tous ceux que j'ai été amené à citer. J'ai donc su par cœur, non pas la totalité, mais une bonne partie des Pensées, et notamment tous les fragments les plus célèbres. Et, bien que cela fasse maintenant plus de quarante ans que je les rumine, elles suscitent toujours en moi les mêmes réactions très violentes et très contrastées.

…… Car je ne songe, bien sûr, aucunement à nier que Pascal soit un grand et même un très grand écrivain. Il l'avait déjà amplement prouvé avant de se lancer dans son apologie de la religion chrétienne, notamment en écrivant les Provinciales et, bien que les fragments des Pensées ne soient le plus souvent que des notes jetées à la hâte sur le papier, ils abondent en formules frappantes, en images saisissantes, en trouvailles de style, en effets de rythme qui témoignent assurément du génie de Pascal écrivain. Je ne songe pas non plus un seul instant à nier que Pascal ait été un grand savant et un grand esprit. Mais ce grand savant et ce grand esprit est aussi un fou de Dieu, ou du moins il l'est devenu quand il entreprend d'écrire les Pensées. C'est contre ce fou de Dieu qui veut à tout prix nous faire partager sa folie [1], que j'ai voulu rompre des lances.

…… Cette étude est donc résolument critique. Mon propos n'est pas de mieux éclairer tel ou tel aspect de la pensée ou de l'art de Pascal ni d'essayer de reconstituer de façon plus précise et plus complète les étapes de son travail. Beaucoup d'autres, plus compétents que moi, s'y sont employés et continuent à le faire, car, contrairement à d'autres grands auteurs du XVIIe siècle comme Molière ou plus encore Racine, Pascal a la chance d' avoir attiré le plus souvent des chercheurs de grande qualité [2]. Je me propose uniquement d'examiner si Pascal a effectivement atteint le but qu'il s'est fixé : démontrer aux incrédules la vérité de la foi chrétienne pour les amener à s'y rallier. Or, quels que soient leurs mérites, les pascaliens actuels me paraissent peu aptes à aller suffisamment loin dans cette démarche et peu portés à le faire. Elle demande, en effet, une entière liberté d'esprit et celle-ci leur fait défaut. Car, à l'exception d'Antony Mc Kenna, ils partagent tous la foi de leur auteur. Ils ne veulent donc pas voir, ils ne peuvent donc pas voir les profondes failles, les extraordinaires faiblesses de son système apologétique, car cela les amènerait inévitablement à remettre en cause leurs propres croyances.

…… Certes, je le sais bien, je ne suis néanmoins pas le premier à essayer de répondre à Pascal. D'autres l'ont fait avant moi, à commencer par Voltaire dans sa Vingt-cinquième Lettre philosophique [3] et il pourrait paraître fort présomptueux de vouloir marcher sur ses traces. Aussi bien n'ai-je aucunement la sotte prétention de me comparer à Voltaire dont je n'ai cessé d'envier et ne cesserai d'envier jusqu'à mon dernier jour l'intelligence aussi lumineuse que souveraine, aussi brillante que rapide [4]. Mais s'agissant des Pensées de Pascal, j'ai sur Voltaire une supériorité qui me vient de mon infériorité même : n'ayant pu réaliser mon rêve de jeunesse qui était de vivre de ma plume, j'ai été obligé d'enseigner pour gagner ma vie et j'ai ainsi été amené à consacrer aux Pensées de Pascal beaucoup plus de temps que Voltaire ne leur en a jamais consacré. Nul doute que, s'il les avait ruminées aussi longtemps que moi, il aurait écrit un livre qui m'aurait certainement découragé d'écrire celui-ci et l'aurait rendu inutile. Mais il ne l'a pas fait et il y a encore bien des choses à dire pour répondre à l'auteur des Pensées après la Vingt-cinquième Lettre philosophique, notamment parce que Voltaire, ayant choisi de commenter séparément les fragments des Pensées et de n'en commenter qu'un assez petit nombre, n'a pas voulu mener une offensive générale contre Pascal, en attaquant de front l'ensemble de son dispositif apologétique, mais se livrer seulement à une sorte de guérilla, en ne lançant contre lui que de rapides coups de main, voire de simples escamourches [5]. Cette méthode a l'avantage de la légèreté et de la concision, elle permet d'être plus incisif et se prête mieux aux formules brillantes qu'elle met davantage en relief. Aussi avais-je un instant envisagé de l'employer à mon tour. Mais plus j'ai étudié Pascal et plus j'ai été frappé par les nombreuses et fondamentales contradictions d'un système apologétique dont Pascal est manifestement persuadé que sa force réside d'abord dans sa cohérence. Or il m'a semblé que même les critiques les plus sévères envers Pascal n'avaient pas encore suffisamment fait ressortir ces contradictions. C'est le seul regret que m'inspire l'excellent ouvrage de Roger-E. Lacombe, L'Apologétique de Pascal, Etude critique, que j'ai beaucoup pratiqué et qui constitue à mes yeux la critique la plus complète et la plus décisive qu'on ait encore jamais faite de l'entreprise pascalienne [6]. Aussi ai-je moins voulu dans ce petit livre accumuler les objections ponctuelles que l'on peut faire à Pascal (on en trouvera beaucoup plus dans le livre de Roger-E. Lacombe) que souligner l'incohérence foncière de son argumentation.

…… Mais au-delà c'est l'incohérence foncière de la théologie chrétienne, c'est sa profonde absurdité que j'ai voulu stigmatiser. Je l'ai fait sans ménagement et je sais bien que le ton que j'ai adopté est susceptible de heurter profondément les croyants. J'aurais pu assurément dire les mêmes choses d'une façon moins brutale, mais, outre que mon tempérament ne me porte guère à user de détours ou de circonlocutions, j'ai voulu m'exprimer sans ménagements pour protester ainsi contre l'étrange discrimination dont sont victimes les incroyants. Car je ne vois vraiment pas pourquoi les incroyants devraient avoir systématiquement recours à la litote, alors qu'on ne le demande pas aux croyants. On trouve normal que les croyants affirment clairement et nettement leurs convictions, mais on voudrait que les incroyants n'expriment les leurs qu'à mots couverts. On admet même assez facilement que les croyants affichent leurs opinions sur la place publique, quand personne ne leur demande rien, alors qu'on ne le tolérerait certainement pas d'un incroyant. J'ai ainsi vu plus d'une fois, sur le boulevard Saint Michel, des hommes-sandwichs se promener avec des panneaux pour prolamer que la Bible était la Parole de Dieu et inviter les passants à la lire. Je n'ai jamais vu d'homme-sandwich proclamant que Dieu n'existait pas ou que, s'il existait il n'avait jamais écrit aucun livre et ne s'était jamais manifesté à personne. Et je suis persuadé que, si quelqu'un essayait de le faire, on ne tarderait pas à faire appel à la police pour mettre fin à un spectacle choquant.

…… Les croyants pensent et disent volontiers que, faute de les partager, les incroyants doivent respecter leurs croyances. D'ailleurs pendant des siècles, ils ont exigé et obtenu des pouvoirs publics que les blasphémateurs soient punis et les libres penseurs ont à l'occasion payé de leur vie leur irrévérence. Et l'on sent parfois que certains regrettent cette époque, comme on l'a vu par les propos qu'ont tenus les autorités religieuses chrétiennes et musulmanes au moment des deux affaires du film de Martin Scorcese, La dernière Tentation du Christ et du livre de Salman Rushdie, Les Versets sataniques. Pour un peu nos évêques auraient exigé que les pouvoirs publics prissent des mesures et fissent voter des lois pour interdire que l'on plaisantât sur la religion. Mais j'ai observé en même temps avec une certaine satisfaction qu'au lieu d'invoquer d'abord, comme ils n'auraient pas manqué de le faire autrefois, le respect dû à Dieu, nos évêques préféraient parler surtout du respect dû aux hommes. Encore un peu de temps et l'on verra la religion catholique, c'est-à-dire la religion qui se prétend, qui se veut universelle, la religion dont la vocation est de devenir la religion de tous les hommes, invoquer, pour exiger qu'on la respecte, son droit à la différence. Mais prétendre qu'il faut respecter les croyances par respect pour les hommes qui les partagent est parfaitement absurde. En effet, puisqu'il n'y a évidemment de croyances que parce qu'il y a des hommes qui les partagent, toutes les croyances seraient donc respectables, et c'est d'ailleurs ce que beaucoup de gens, et parfois même des incroyants, n'hésitent pas à proclamer. Une telle proposition est pourtant tout à fait insoutenable, puisqu'il faudrait alors respecter non seulement toutes les religions, mais toutes les superstitions, toutes les fausses sciences et toutes les idéologies, fussent-elles les plus pernicieuses et les plus monstrueuses, fussent-elles les plus directement contraires aux droits de l'homme.

…… Il faut, bien sûr, respecter les croyants en tant qu'hommes. On peut même respecter, non pas toutes les raisons qui les poussent à croire, car beaucoup de ces raisons (le conformisme, la crédulité, la paresse intellectuelle) ne sont aucunement respectables, mais certaines des raisons qui les poussent à croire, notamment celles qui poussent un Pascal à croire, et que l'incroyant peut parfaitement comprendre, puisque lui aussi se pose des questions et lui aussi aimerait avoir des réponses. Mais l'incroyant ne saurait, sans être inconséquent avec lui-même, respecter en elles-même les croyances de quelque religion que ce soit. Car enfin, quoi que puissent dire un Roland Barthes et d'autres barbacoles déboussolés, les mots ont un sens et c'est même leur raison d'être. Il convient donc de rappeler d'abord ce qu'est le 'respect'. Bien qu'elle soit un peu longue, ou plutôt parce qu'elle est un peu longue, la définition que donne le Robert est sans doute la plus précise : « sentiment qui porte à accorder à quelqu'un une considération admirative en raison de la valeur qu'on lui reconnaît et à se conduire envers lui avec réserve et retenue, par une contrainte acceptée ». Le mot s'applique ici aux personnes, mais, bien sûr, le Robert ne manque pas d'indiquer ensuite qu'il peut aussi être appliqué à une chose. On le voit, il suffit de rappeler le sens du mot 'respect' pour se rendre compte qu'en demandant aux incroyants de respecter leurs croyances, les croyants leur demandent quasiment de renoncer à être des incroyants. À moins de ne plus se respecter lui-même, l'incroyant ne saurait respecter ce qu'il considère comme des âneries; il ne saurait reconnaître de la valeur et accorder une considération admirative à des croyances qui ne sont, à ses yeux, que des sornettes; il ne saurait accepter de s'incliner et d'ôter son chapeau, alors qu'il éprouve une irrésistible envie de hausser les épaules. Demander à l'incroyant de respecter les croyances, cela revient quasiment à lui demander d'admettre qu'il a tort d'être incroyant, à lui demander d'admettre qu'il devrait adhérer à des croyances dont il dénonce l'absurdité.

…… Les croyants feraient donc mieux d'être un peu moins outrecuidants et de demander aux incroyants, non pas de s'incliner et d'ôter leur chapeau, mais seulement de s'abstenir de hausser les épaules. Au lieu de nous demander du respect, ils feraient mieux de nous demander seulement le silence. Ils feraient mieux de nous dire : << Pensez ce que vous voulez, mais, soyez gentils, ne le dites pas >>. Alors, peut-être pourrait-on commencer à discuter. Mais, je le crains fort, cette discussion risquerait vite de tourner court. Car on ne voit pas pourquoi les incroyants accepteraient de ne plus dire tout ce qu'ils pensent sans contrepartie. Pour qu'ils acceptent de ne plus dire tout ce qu'ils pensent, il faudrait que les croyants acceptent aussi d'en faire autant. Il faudrait d'abord qu'ils renoncent à dire que les incroyants sont des gens à qui il manque quelque chose, un sens, une dimension (ils n'osent plus guère les comparer aux animaux, comme ils l'ont fait si longtemps). Il faudrait enfin et surtout qu'ils renoncent à dire qu'ils détiennent, eux, la Vérité, qu'ils cessent de prétendre savoir ce que tout le monde ignore. Or, même si de nos jours les croyants jugent souvent plus habile de dire qu'il faut respecter leurs croyances d'abord par égard pour les hommes qui les partagent, ils n'en continuent, bien sûr, pas moins à penser que leurs croyances sont en elles-mêmes profondément, infiniment respectables, parce qu'elles sont d'origine divine. Mais ce que les incroyants reprochent le plus aux croyances religieuses, c'est précisément de se prétendre d'origine divine. Si les croyants demandent aux incroyants de respecter leurs croyances, c'est donc, d'ordinaire, plus ou moins consciemment, au nom d'une idée que les incroyants ne peuvent que rejeter avec la plus grande vigueur. Comment des stupidités pourraient-elles devenir respectables, aux yeux des incroyants, sous prétexte que ceux qui y croient les considèrent comme d'origine divine ? La sottise serait donc automatiquement et hautement respectable, dès qu'elle pousse l'outrecuidance jusqu'à se prétendre divine ? En nous demandant de respecter leurs croyances c'est leur dieu que les croyants nous demandent de respecter. Mais cela n'a pas de sens pour les incroyants qui sont ou bien athées, et qui donc ne sauraient manquer de respect à quelqu'un qui pour eux n'existe pas, ou bien agnostiques ou déistes, et qui considèrent par conséquent que, si Dieu existe, il n'est ni celui des juifs, ni celui des chrétiens, ni celui des musulmans, ni celui de quelque religion que ce soit, dieux qui ne leur paraissent aucunement mériter le respect.

…… Aussi, tant que les croyants nous offriront leurs fables enfantines comme des Vérités divines, tant qu'ils nous fourreront la Bible ou le Coran sous le nez en nous disant que c'est la Parole de Dieu, tant qu'ils nous présenteront le piètre spectacle de leurs pitreries sempiternelles comme celui de pratiques saintes et sacrées que Dieu contemple avec un plaisir indicible, tant qu'ils brandiront des crucifix en bramant : 'Christ est ressuscité', ou qu'ils nous diront qu'Allah est Dieu et que Mahomet est son prophète, serons-nous pleinement fondés, non seulement à ne pas respecter leurs croyances, mais à en faire des gorges chaudes. Car enfin, quand on prétend détenir la Vérité, il faut, ou bien être capable de convaincre, ou bien accepter que l'on vous rie au nez. Quand on prétend, comme le pape, être le représentant patenté de Dieu sur la terre, et qu'on n'arrive pas à se faire prendre au sérieux, on n'a pas le droit de se plaindre. Les incroyants ne songent aucunement à contester le droit des croyants à proclamer leurs croyances, le droit d'affirmer que leurs dogmes sont des vérités révélées par Dieu, mais que les croyants ne leur contestent pas le droit de dire qu'à leurs yeux ce ne sont que des sornettes.

…… Si les croyants se sentent presque toujours agressés lorsque les incrédules contestent le bien-fondé de leurs croyances et soutiennent qu'elles sont absurdes, il ne leur vient pratiquement jamais à l'esprit que les incrédules puissent, eux aussi, se sentir agressés lorsqu'ils leurs proposent d'adhérer à leurs croyances. Et pourtant la prétention qu'ont les croyants de détenir la vérité, de connaître la réponse aux questions que tous les hommes qui prennent un jour la peine de réfléchir, ne peuvent pas ne pas se poser, est pour l'incrédule tout à fait insupportable. Car, s'il est incrédule, c'est parce qu'il est douloureusement conscient que nous sommes tous dans la nuit la plus complète et que seuls les illuminés croient voir de la lumière. Cette situation lui paraît profondément injuste et proprement intolérable, et il ne demanderait pas mieux que d'avoir des explications; encore faudrait-il qu'elles soient un tant soit peu sérieuses. Ce n'est hélas ! jamais le cas. Et c'est pourquoi, quand on prétend lui apporter des réponses à toutes les questions qu'il se pose, et qu'on n'a, en réalité, à lui proposer que des inepties, il sent monter en lui une immense colère. C'est cette colère que j'ai exprimée dans ce livre [7].


 

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NOTES :

[1] C'est d'ordinaire le propre de tous les fous de Dieu et c'est ce qui les rend encore beaucoup plus dangereux que les autres fous.

[2] Outre M. Jean Mesnard, qui est le maître incontesté des études pascaliennes, et Philippe Sellier à qui j'ai plusieurs fois téléphoné pour lui demander des renseignements et que je veux remercier de son obligeance, je citerai seulement Dominique Descotes, Gérard Ferreyrolles, Antony Mc Kenna et Laurent Thirouin. Cela dit, Pascal n'a pas été totalement épargné par les inepties de la 'nouvelle critique', comme en témoigne le tristement célèbre Dieu caché de Lucien Goldmann (Gallimard, 1955, réédité dans la collection «Tel»).

[3] Je citerai la Vingt-cinquième Lettre philosophique d'après l'édition critique des Lettres philosophiques de Gustave Lanson, revue par André M. Rousseau, Société des textes français modernes, tome II, Didier, 1964

[4] Si l'intelligence de Voltaire ressemble à celle de Zadig, la mienne ressemble plutôt à celle de Candide dont Voltaire nous dit au début du conte qu'il a « du jugement avec l'esprit le plus simple ». Il fallait, en effet, que Candide eût du bon sens pour pouvoir rejeter l'enseignement de Pangloss, mais il fallait aussi qu'il eût l'esprit lent, sinon il l'aurait rejeté tout de suite et Voltaire voulait qu'il ne le fît qu'après avoir parcouru une bonne partie du globe et être passé par beaucoup d'épreuves et d'expériences bien propres à convaincre même l'esprit le moins vif de l'absurdité de la philosophie optimiste. Quand j'expliquais ce passage à mes étudiants, je leur avouais parfois me sentir fort proche de Candide, ayant à la fois l'esprit lent, puisque j'étais allé à la messe jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans, et ayant cependant du bon sens, puisque j'avais depuis lors cessé d'y aller, tandis que nombre de mes collègues de la Sorbonne continuaient à y aller malgré un âge souvent canonique, 

[5] La relative faiblesse de la Vingt-cinquième Lettre philosophique vient aussi du fait que Voltaire refuse de prendre au sérieux la peinture que Pascal nous propose de la condition humaine, en prétendant qu'il noircit arbitrairement le tableau et crée un faux problème pour essayer ensuite de nous imposer sa solution. Ma démarche, on le verra, est bien différente.

[6] Bibliothèque de Philosophie Contemporaine, Presses Universitaires de France, 1958.

[7] Je tiens à remercier mes amis Hélène et Henri Bonnet qui, une nouvelle fois, ont bien voulu relire mon manuscrit, alors même pourtant que cette lecture ne pouvait pas ne pas les heurter profondément dans leurs convictions.

 

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